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<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
<meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=UTF-8">
<meta name="generator" content="hevea 2.09">
<link rel="stylesheet" type="text/css" href="grisbi-manuel.css">
<title>Préambule</title>
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<a href="grisbi-manuel001.html"><img src="previous_motif.gif" alt="Previous"></a>
<a href="index.html"><img src="contents_motif.gif" alt="Up"></a>
<a href="grisbi-manuel003.html"><img src="next_motif.gif" alt="Next"></a>
<hr>
<h1 class="chapter" id="preamble">Chapitre 1  Préambule</h1>
<p>Plusieurs utilisateurs de Grisbi m’ont demandé d’insérer dans le Manuel un bref
rappel de la signification de ce mot, qui, à mon grand dam, est retombé en
désuétude.</p><p>Mes premières (brèves) recherches ne m’ayant pas ramené de résultats valant la peine d’être publiés, j’avais laissé tomber jusqu’à ce qu’un jour je prenne le temps de passer quelques moments dans une bibliothèque bien fournie en dictionnaires de toutes sortes. Et là, la moisson fut abondante. Tellement abondante que j’ai hésité longuement pour savoir ce que j’allais garder et ce que j’allais éliminer…</p><p>Finalement j’ai décidé de tout garder, même si on passe ainsi d’un paragraphe à quatre pages. J’ai juste opéré un classement des articles les plus courts vers les plus longs.</p><p>En effet je trouve intéressant d’étudier les divergences entre les différents
dictionnaires, mais plus encore de constater les ressemblances, à ce point
frappantes que l’on pourrait intituler ce chapitre non <em>Le jeu des sept
erreurs</em> mais <em>Qui a copié qui?</em> À vous de trouver…</p><p>Et j’ai aussi rajouté un passage sur le film puisque pour ceux qui savent encore
ce que <span class="c003">grisbi</span><a id="hevea_default0"></a> veut dire cela tient essentiellement à la renommée méritée de cette œuvre.</p><h2 class="section" id="sec3">Étymologie</h2>
<p>Voici donc quelques sources sur l’étymologie<a id="hevea_default1"></a> du mot grisbi :</p><h3 class="subsection" id="sec4">Dictionnaire de la langue française — Hachette</h3>
<p>[grizbi] n. m. Arg. Argent — De gris (monnaie grise ; cd. rouchi griset [1834], «liard »), et suff. pop. -bi ; 1895, répandu en 1953.</p><h3 class="subsection" id="sec5">Grand Larousse de la langue française</h3>
<p>[grizbi] n. m. (de <em>gris[et]</em>, pièce de six liards [1834, Esnault] — dér.
de <em>gris</em>, à cause de la couleur [cf. aussi <em>grisette</em>, «monnaie » — XVIIe s. —, et <em>monnaie blanche et grise</em>, 1784, Esnault] — avec le suff.arg. <em>-bi</em> ; 1896, Delesalle).</p><p><em>Arg.</em> Argent : <em>Touchez pas au grisbi</em> (titre d’un roman d’Albert
Simonin [1953]).</p><h3 class="subsection" id="sec6">Dictionnaire historique de la langue française — Robert</h3>
<p>n.m. apparu en 1895 (<em>grisbis</em>) et répandu à partir de 1953 par le roman
<em>Touchez pas au grisbi</em> de A. Simonin, serait composé de <em>gris</em>
«monnaie grise » (1784 : cf. le rouchi <em>griset</em> «pièce de six liards », 1834 ; et <em>grisette</em> «monnaie », v. 1634) et de l’élément <em>bi</em> d’origine obscure : <em>grisbi</em>, «argent » en argot, pourrait être un composé tautologique de <em>gris</em> et <em>bis</em>.</p><h3 class="subsection" id="sec7">Dictionnaire de l’argot français et de ses origines — Larousse</h3>
<p>Origine très controversée : soit de griset, «pièce de monnaie », et d’un
mystérieux suffixe -bi, ou du pain à la fois gris et bis, ou du slang anglais
crispy, argent ; nous proposons d’y voir un emploi métonymique de gripis 1628
[Cheneau], grispin, grisbis 1849 [Halbert], «meunier », c’est-à-dire «celui qui a chez lui du blé » 1895 [Delsalle] mais remis en circulation par «Touchez pas au grisbi », célèbre roman de A. Simonin, paru en 1953.</p><p>VARIANTES — grijbi : 1902 [Esnault] — grèzbi : vers 1926 [id.]</p><p>DÉRIVÉS — grisbinette n.f. Pièce de cent anciens francs : 1957
[Sandry-Carrère].</p><h3 class="subsection" id="sec8">Trésors de la langue française</h3>
<p><em>Arg.</em> Argent. Synon. pop. <em>fric, galette, pèze, pognon. Le grisbi je suis assez grand pour aller le chercher moi-même ! (…) Riton qu’avait même pas su se tenir en homme (…) dès qu’il s’était senti assez de grisbi</em> (<span class="c008">Simonin</span>, <em>Touchez pas au grisbi</em>, 1953, p. 231).</p><p><span class="c009">Prononc.</span> : [grizbi]. <span class="c009">Étymol. et Hist.</span> 1896 <em>grisbis</em>
arg. «argent » (<span class="c008">Delesalle</span>, <em>Dict. arg.-fr. et fr.-arg.</em>). Mot composé du rad. de <em>griset</em>, au sens de «pièce de six liards » (1834 ds <span class="c008">Esn.</span>), dér. de <em>gris</em>, à cause de la couleur (<em>cf.</em> aussi <em>ca</em> 1634 <em>grisette</em> «monnaie », <em>La Muse Normande</em> de D. Ferrand, éd. A. Héron, II, 91 ; 1784, Brest, <em>monnaie blanche et grise</em> ds <span class="c008">Esn.</span>), et d’une seconde partie d’orig. obsc. qui représente peut-être le suff. pop. -bi, à rapprocher de <em>nerbi</em> «très noir » (d’apr. <span class="c008">Esn.</span>). Il n’est pas impossible que <em>grisbi</em> (anciennement <em>grisbis</em>) soit un composé tautologique de <em>gris</em> et de <em>bis</em>.
<span class="c009">Bbg.</span> <span class="c008">Rigaud</span> (A.). L’arg. litt. <em>Vie lang.</em> 1972, pp. 114-117.</p><h3 class="subsection" id="sec9">Grand Robert de la langue française</h3>
<p>[grizbi] n. m. — 1895 : répandu 1953 par le roman de Simonin <em>Touchez pas au grisbi</em> ; le mot était rare ou archaïque v. 1950 : de <em>gris</em> «monnaie grise » (cf. rouchi <em>griset</em> «liard », 1834), et suff. pop.</p><p><span class="c009">Argot.</span> Argent. <em>T’as du grisbi ?</em></p><p>1 — Cette expression : «Ne touchez pas au grisbi » devient une variante de «Ne chahutez pas avec les nippes ». C’est le maître mot qui dirige la chronique de ces chevaliers de fortune mal acquise qui donnèrent de la mobilité aux romans de cape et de mitraillette de Peter Cheyney.</p><p>			<span class="c008">P. Mac Orlan</span>, <em>in</em> Albert <span class="c008">Simonin</span>, Touchez pas au grisbi, Préface, p. 6.</p><p>2 — «Te casse pas la tête pour les politesses…  D’abord on a pas le temps si tu veux que je te trouve Ali. Tout dépend de ce qu’il a de grisbi en fouille ; s’il est armé, on a une chance de le trouver au flambe, à la partie du Carillon.»</p><p>			Albert <span class="c008">Simonin</span>, Touchez pas au grisbi, p. 147.</p><h3 class="subsection" id="sec10">Dictionnaire du français non conventionnel — Hachette</h3>
<p>n.m. (grisby)</p><p>Argent (intrinsèquement).</p><p><em>Au petit caïd de l’équipe, un mouflet à casquette torpédo, bleu de
chauffe et pompes vernies, la môme venait d’affirmer qu’elle me frimait
seulement pour le bon motif, pour me soulager de mes cent sacs. Il avait
répliqué, le vilain jalmince :
— Le </em>grisbi<em>, je suis assez grand pour aller le chercher moi-même !
Ils disaient vrai tous les deux, l’un et l’autre également prêts à tout pour le
</em>grisbi<em>. Eux et leurs petits potes. Pareil Angelo-la-Tante et
Josy-la-Peau-de-Vache ; pareil Ali-le-Fumier et ses ordures d’espingos ;
pareil Riton qu’avait même pas su se tenir en homme avec sa môme, dès qu’il
s’était senti assez de </em>grisbi<em> ; pareil Marco et sa petite Wanda, si
honnête, mais qu’hésitait pas à se faire enjamber par le bonhomme </em>grisbi<em> ! pareil aussi la môme Lulu sans doute, qu’attendait patiemment chez moi que je rabatte, avec mon </em>grisbi<em> !</em></p><p>			A. <span class="c008">Simonin</span>, Touchez pas au grisbi, p. 233</p><p>HIST. —1895, mais sans doute peu usité : A. Bruant et L. Blédort, qui
accumulent à l’occasion les synonymes (<em>pèse, os,</em> etc.), n’emploient pas <em>grisbi</em>, bien que Bruant l’enregistre en 1901 (<em>grisbis</em>). Le succès mérité du roman d’A. Simonin en 1953 a rendu une jeunesse au mot, qui ne paraît pas pour autant véritablement intégré à la série des désignants de l’argent, comme <em>blé, oseille, flouze</em> ou <em>fric</em>.</p><p>Du rouchi <em>griset</em>, «pièce de six liards » (1834), ainsi dénommée à cause de sa couleur. Mais l’explication donnée par Esnault, actuellement seule 
disponible, n’est pas satisfaisante ; d’une part, l’élément <em>bi</em> reste
inexpliqué, sinon par un «suffixe » inconnu ; d’autre part, Bruant écrit
<em>grisbis</em>, et il est possible (sinon probable) que le <em>s</em> central ne
soit prononcé que depuis 1953 ; ce qui amènerait à une explication :
<em>gris-bis</em>, dans la série des désignants issus d’un nom du pain,
<em>blé, carme, biscuit, galette</em>, etc.</p><p>Enfin, si la métonymie de la couleur est effectivement utilisée pour dénommer
l’argent, il s’agit toujours d’une catégorie d’argent précise : des «espèces ».
Ainsi <em>jaunet, blanc, blanche, cuivre</em>, ne sont pas interchangeables, ni 
utilisables pour «de l’argent » abstrait.</p><p>On rappellera par ailleurs le sens de <em>gris</em> : «cher » (V. <em>grisol</em>) et la possibilité du pseudo-suffixe augmentatif <em>bi</em>, «très », même rare. On aurait alors : <em>gris-bi</em>, «très cher » ? Mais l’hypothèse est aventurée.</p><h2 class="section" id="sec11">Bibliographie</h2>
<p><em>Touchez pas au Grisbi !</em> par Albert <span class="c008">Simonin</span></p><ul class="itemize"><li class="li-itemize">
	Carré Noir n°94, première édition en 1972, (toujours édité)
	</li><li class="li-itemize">Folio n°2068, première édition en 1989, (toujours édité)
	</li><li class="li-itemize">Folio Policier, première édition en 2000, (toujours édité)
	</li><li class="li-itemize">Le Livre de Poche n°1152, première édition en 1964 ;
	</li><li class="li-itemize">Série Noire n°148, première édition en 1953
</li></ul><h2 class="section" id="sec12">Filmographie</h2>
<p><span class="c009">Touchez pas au grisbi !</span></p><p>Film italien, français (1953). Policier. Durée : 1h 34 min</p><p>Titre Original : Grisbi</p><p>Distribution :</p><ul class="itemize"><li class="li-itemize">
	Jean <span class="c008">Gabin</span> : Max le menteur	
	</li><li class="li-itemize">René <span class="c008">Dary</span> : Riton ;
	</li><li class="li-itemize">Dora <span class="c008">Doll</span> : Lola	
	</li><li class="li-itemize">Vittorio <span class="c008">Sanipoli</span> : Ramon	
	</li><li class="li-itemize">Marilyn <span class="c008">Buferd</span> : Betty	
	</li><li class="li-itemize">Gaby <span class="c008">Basset</span> : Marinette	
	</li><li class="li-itemize">Paul <span class="c008">Barge</span> : Eugène
</li></ul><p>Réalisateur : Jacques <span class="c008">Becker</span></p><h3 class="subsection" id="sec13">Synopsis</h3>
<p>Max-le-menteur et Riton viennent de réussir le coup de leur vie : voler 50
millions de francs en lingots d’or à Orly. Avec ce «grisbi », les deux
gangsters comptent bien profiter d’une retraite paisible. Mais Riton ne peut
s’empêcher de parler du magot à sa maîtresse Josy. L’entraîneuse transmet la
précieuse information à Angelo, un trafiquant de drogue avec lequel elle trompe Riton. Angelo kidnappe le vieux truand et demande le «grisbi » à Max comme rançon…</p><h3 class="subsection" id="sec14">Anecdotes</h3>
<h5 class="paragraph" id="sec15">Un tandem bien huilé :</h5>
<p> Jean <span class="c008">Gabin</span> et René 
<span class="c008">Dary</span> sont considérés comme deux monstres sacrés du cinéma de
l’avant-guerre.</p>
<h5 class="paragraph" id="sec16"><span class="c008">Becker</span> père et fils :</h5>
<p> Le fils de Jacques 
<span class="c008">Becker</span>, Jean, fait ici ses débuts au cinéma en tant qu’assistant
réalisateur. Il n’a pourtant que quinze ans !</p>
<h5 class="paragraph" id="sec17">Albert <span class="c008">Simonin</span> :</h5>
<p> L’écrivain et scénariste Albert
<span class="c008">Simonin</span>, qui adapte ici son propre roman, fera quatre autres films avec <span class="c008">Gabin</span>, tous dialogués par <span class="c008">Audiard</span> : <em>Le cave se rebiffe</em> (1961) et <em>Le gentleman d’Epsom</em> (1962) de Gilles <span class="c008">Grangier</span>, <em>Mélodie en sous-sol</em> (1963) d’Henri 
<span class="c008">Verneuil</span> et <em>Le pacha</em> (1967) de Georges <span class="c008">Lautner</span>. Après avoir adapté son œuvre <em>Les Tontons flingueurs</em> pour Georges <span class="c008">Lautner</span> (1963), il devient son scénariste pour <em>Les Barbouzes</em>
(1964).</p><h3 class="subsection" id="sec18">Version DVD</h3>
<ul class="itemize"><li class="li-itemize">
	Interactivité : Menu d’accueil, accès aux scènes, filmographies
	déroulantes du réalisateur, de Lino <span class="c008">Ventura</span> et Jean
	<span class="c008">Gabin</span>
	</li><li class="li-itemize">Format cinéma : plein écran
	</li><li class="li-itemize">Version sonore : VF en mono
	</li><li class="li-itemize">Sous-titres : aucun
	</li><li class="li-itemize">France — 1953 — Noir &amp; blanc — 92 min — Film Office — 1 disque — 1 face — 1 couche
	</li><li class="li-itemize">Date de parution : 19 septembre 2001
	</li><li class="li-itemize">Éditeur : Studio Canal
</li></ul>
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